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148 pages
11,5 x 17 cm
ISBN 978-2-35873-213-0
13 €
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La nouvelle de Thomas Mann, écrite en 1912 et publié l’année suivante, devenue universellement célèbre à travers le film qu’en a réalisé Luchino Visconti, met en scène un grand écrivain vieillissant, maître de son art et déjà devenu un classique enseigné dans les écoles, auteur de livres profondément moraux, qui éprouve, à la suite de l’impression fugitive que lui a faite l’échange d’un regard avec un étranger, une soudaine envie de voyage. Il quitte Munich pour Pula, sur la côté de l’Adriatique mais c’était à Venise qu’il souhaitait vraiment aller et il s’embarque donc bientôt pour la cité des Doges. À peine descendu au grand hôtel des Bains au Lido, la « beauté prodigieuse » d’un jeune garçon dans un groupe de jeune filles avec une gouvernante, le laisse confondu. Dès lors, il va peu à peu se laisser gagné par sa fascination et ne parviendra pas à quitter Venise, conforté dans sa passion par la lecture du Phèdre de Platon, où il est dit que la Beauté est la voie qui mène l’homme sensible à l’esprit. Ainsi égaré, ni le climat devenu étouffant avec l’arrivée du sirocco, ni les premiers signes qu’une épidémie de choléra menace Venise, ni même un cauchemar où il assiste et participe à une orgie dionysiaque, ne suffiront à dissiper son aveuglement. Atteint par la maladie, l’auteur du Misérable, un roman « où il s’était élevé dans un style d’une pureté exemplaire contre la bohème et tous les troubles des bas fonds », n’est bientôt plus qu’une épave fardée qui poursuit le jeune homme en ressassant les phrases du Phèdre sur « les poètes qui ne peuvent rester sages ni dignes ». Les bagages dans le hall de l’hôtel lui apprennent bientôt le départ prochain de celui qu’il aime. Mais la dernière vision qu’il a de l’adolescent, marchant sur une île du Lido, « n’était-ce pas comme si le pâle, l’adorable Meneur des morts là-bas lui souriait, lui faisait signe ? comme si, détachant la main de la hanche, il indiquait une voie, comme s’il le précédait en glissant vers des immensités prometteuses ? »
320 pages env., une vingtaine d’illustrations
13,5 x 20,5 cm
ISBN 978-2-35873-214-7
32 €
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Écrits
Historien de l’art et commissaire d’exposition, Florian Rodari, qui débuta très tôt sa carrière au Cabinet des estampes de Genève, avait réuni aux éditions Gallimard, il y a bientôt dix ans, une partie de ses essais sur l’art, mais en limitant son choix à ceux qui traitent du domaine de sa compétence première, c’est à dire au dessin, à la gravure et à la photographie, et donc au domaine du noir et blanc. Albane Prouvost, qui signe l’avant-propos de ce nouveau livre, l’a incité à réunir une grande part de ses autres écrits, d’origine et de dates très diverses. Ainsi, de Balthus à André Volkonski, l’univers déchiffré s’élargit-il aux violences somptueuses des couleurs de Bram van Velde, à « l’irruption de l’inconnu » dans la voix d’Angelika Kirchschlager, à « l’onde de choc » que provoque chez lui la poésie de Jacques Dupin. Et donc à la peinture, à la musique, à la littérature et, au-delà-même des œuvres, aux êtres et aux lieux qui ont été des rencontres capitales ; à tous ces foyers lumineux qui, au cours d’une vie, sont venus nous faire signe, « nous avertir de la présence encore voilée d’une vérité essentielle que pour rien au monde il ne faudrait laisser échapper. »
Comme le note la préfacière, « les textes réunis dans ce livre n’obéissent pas à un projet mais à une logique intérieure très ferme, à un feu intérieur qui dessine en creux une vision exigeante de l’art, de la poésie autant qu’un portrait de l’auteur en jeune homme ardent. » Et n’est-ce pas, en effet, comme elle le laisse entendre, marcher sur la tête que de vouloir encore, l’âge venu, rester dans cet état d’émerveillement que l’on a éprouvé, enfant, en voyant pour la première fois s’ouvrir le rideau rouge du théâtre guignol, et de s’obstiner, avec le même enthousiasme juvénile, avec la même attention exigeante, à en déchiffrer fidèlement, avec les mots les plus justes, le mystère ?