Collection poche n° 4
Traduction du hongrois par Georges Kassai
Avant-propos de Cécile Wajsbrot
Format : 110 x 178 mm
208 pages
ISBN : 978-2-35873-072-3
Mise en vente : 14 novembre 2014
Premier roman de Péter Nádas, publié en 1977, La Fin d’un roman de famille était initialement paru dans la collection « Feux croisés » dirigée par Ivan Nabokov chez Plon en 1991.
Dans les années 1950, au temps des grands procès, la Hongrie est réduite au silence par Staline. Un vieil homme, parce qu’il refuse la réalité des faits, s’enfuit dans le passé et invente à l’intention de son petit-fils un monde fabuleux de mythes et de légendes autour de l’histoire d’un peuple qui n’a pas connu le Messie. Mais le père de l’enfant est condamné et emprisonné et celui-ci emmené dans un centre disciplinaire.
Ce qui fait la force du livre, c’est que le monde totalitaire est décrit de manière indirecte par ses répercussions dans la vie et l’âme d’un enfant. Adolescents et enfants, chez Nádas, vivent dans le trouble, un trouble qui est en premier lieu perceptif et sexuel : ce qu’ils perçoivent du monde et d’eux-mêmes, des corps des autres et de leur propre corps, est facteur de désorientation. Ils guettent toutes choses, et sont submergés par elles. La mort du grand-père mais aussi bien la mort du poisson que l’on tue après l’avoir mis à nager dans la baignoire puis dans le lavabo (pendant que le père occupe la baignoire), ce ne sont pas des scènes reconstituées par un narrateur ou supposées vues par un témoin : ce sont des bouleversements de la sensibilité qui sont communiqués au lecteur par des séquences d’images ou de récits qui se rejoignent de façon surprenante. Et dont la source, on le comprend peu à peu, c’est la médiocre et meurtrière littérature dont le régime abreuve la population.
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