Poèmes de l’Ermitage
Poèmes de l’Ermitage
Domaine : Japonais

Poèmes de l'ermitage

Ryôkan

Édition bilingue

Traduit du chinois (Japon), présenté et annoté par Alain-Louis Colas

Format : 135 x 205 mm
336 pages

ISBN : 978-2-35873-110-2

Mise en vente : 12 mai 2017

26,00€

Moine-zen de formation, mais surtout ermite et poète, Ryôkan (1758-1831) n’a jamais publié ni fait publier ses œuvres littéraires. Il les mettait néanmoins au net dans ce qui constitue ses manuscrits autographes, tel celui dont le présent livre respecte l’ordonnance. Ainsi, n’étant pas une anthologie, il ne cache pas les rigueurs et les rudesses philosophiques d’un personnage souvent plus strict que bon enfant, aussi à l’aise dans la satire que dans la sympathie, qui veille à garder ses distances, d’abord vis-à-vis de lui-même.

Ce qui frappe, à la lecture de ses poèmes, c’est son naturel et sa sincérité. Et cependant les vers de Ryôkan renferment, dans la fluidité des images et des rythmes, l’essentiel d’un traité de bouddhisme et de vie qu’il aurait jugé trop rigide et qu’il n’était donc pas disposé à écrire, se voulant avant tout vivant et détaché, alternant retraites et pérégrinations, quitte à s’octroyer, de temps à autre, le plaisir des rencontres amicales et des franches rigolades. Le détachement bien compris, loin d’empêcher l’existence, l’enrichit en combinant le trop fameux savoir lâcher prise et le trop méconnu savoir être en prise...

Ryôkan se garde bien de tomber dans une pratique formaliste, routinière ou moutonnière, car son zen a pour garde-fous sensibilité, solitude, sociabilité, solidarité, sagesse, satire, spontanéité. Cultivant la lucidité bouddhique jusqu’à critiquer ce que le Zen a d’institutionnalisé ou de discutable, il choisit d’être un maître de zen sans disciple, lui qui reconnaît ses propres limites. Il accède ainsi à la lucidité, goûtant alors des moments d’euphorie ou de simple contemplation. Même indépendamment de la pensée « bouddhique », ses poèmes résonnent en nous plus que jamais, malgré le vacarme et le tumulte environnants.

C'est depuis mon abandon de la vie laïque.
Je passe tout mon temps selon le cours des choses. 

Hier, je demeurai dans un mont verdoyant ; 
Aujourd'hui, je circule dans une bourgade. 

Muni de mon sac et de mon bol à aumônes, 
À mon aise, je vais où me portent mes pas. 

L'envie me prend parfois d’user de mon pinceau. 
On donne à ce que j'écris le nom de poèmes.

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