Novalis au vignoble et autres poèmes
Domaine : Allemand

Novalis au vignoble et autres poèmes

Ralph Dutli

Édition bilingue

Traduction de l'allemand
par l'auteur et Catherine Dutli-Polvêche 

Format : 135 x 205 mm
160 pages

ISBN : 978-2-35873-008-2 

Mise en vente : 23 octobre 2009

18,30€

Ralph Dutli a lui-même composé la présente anthologie, en traduisant des poèmes tirés de ses trois recueils publiés. Merveilleux traducteur en allemand de Mandelstam, mais aussi des poètes français du Moyen Âge ou de John Donne (et, en français, de Bobrowski), Ralph Dutli, dans ces poèmes sans équivalent dans la poésie française d’aujourd’hui, se hisse sans peine à la hauteur de ces phares. Sans jamais occulter la noire réalité, la mort (l’un des cycles du recueil s'intitule « Le carnet d’épitaphes »), la peur, la fatigue, le poète traque inlassablement ces instants où le monde est métamorphosé par la magie de la lumière, de l’amour, du chant. C’est une poésie de l’oxymore, où la lumière naît de la nuit. La vie est un jeu où ne gagnent que ceux qui acceptent le dénuement, la perte, le hasard. Dans l’infime, le plus modeste, le poète décèle le plus précieux, et l’éternité (le dernier cycle du recueil célèbre le grain de sel). Le miracle, c’est que sans cesse, avec une belle irrévérence, le passé même le plus archaïque puisse se mêler à nos vies, resurgir dans le monde moderne : Hitchcock, Gogol et Baudelaire se rencontrent au cimetière Montparnasse ; Pétrarque, dans un merveilleux cycle composé pour le 700e anniversaire du poète, se change en Kelvin, le personnage de Tarkovsky dans Solaris. Aujourd’hui encore, le troubadour a le rôle du fou, il sait que sa croyance est folie (« apôtre idiot que je suis ! »). Et néanmoins ces poèmes font ce qu’ils disent, ont valeur d’incantation. Le magnifique cycle central, qui donne son titre au recueil, célèbre les vignobles du Palatinat. La première des citations de Novalis placées en épigraphe à ces poèmes proclame : « tout enchantement est une démence stimulée artistiquement ». Le poète-chaman fait advenir la lumière. Le lecteur en est étourdi, comme à Lastours, « hébété par la lumière, vanné de lumière ». Même momifié, Pétrarque nous parle encore : « Plein du verbe la langue en ivresse / désespéré extatique / haletant rien que de la Poésie. »

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